Lexique utilisé

Nous avons opté pour interruption de grossesse ou IG, alors qu’il est courant d’entendre « interruption volontaire de grossesse » ou IVG. Or, nous nous demandons pourquoi insister sur le caractère « volontaire » de cet événement. D’abord, ne devrait-il pas toujours l’être, volontaire? Il s’agit d’un droit, celui de choisir entre continuer ou non la grossesse. D’un autre côté, pour certaines personnes pour lesquelles la grossesse est non intentionnelle ou issue de situations extraordinaires, voire coercitives, on peut imaginer que de qualifier cet événement de « volontaire » revêt un fâcheux irritant. Enfin, nous partons du postulat qu’aussi longtemps que la personne requérante est accompagnée dans un processus de choix éclairés, l’interruption de grossesse sera sciemment choisie. Nous tentons par ce travail sur la langue d’abolir la dichotomie « bons avortements » / « mauvais avortements », d’où notre volonté de ne pas catégoriser par types les interruptions de grossesse. Utiliser « interruption de grossesse » ou « IG » est ce qui nous apparaît le plus neutre.

Mais pourquoi ne pas tout simplement utiliser le mot « avortement », si d’usage? Encore là, parce que ce mot n’est pas neutre. Il connote l’échec, l’insuccès, alors qu’il peut être vécu comme un événement transformateur. Plusieurs personnes expriment après leur IG un sentiment de grande libération, de grand accomplissement, voire une joie vive et expansive, celle de s’être choisies. Sans vouloir banaliser cet événement, dont nous reconnaissons la teneur hautement émotionnelle, nous croyons que l’accompagnement proposé dans ce guide augmente la possibilité que cet événement soit vécu positivement, et – pourquoi pas? – avec jubilation, nous osons en formuler le souhait.

Personnes requérantes plutôt que femmes. OUI! Nous avons choisi d’employer « personnes requérantes » pour désigner les prestataires de soins en IG. Pourquoi? Parce que nous voulons notre accompagnement inclusif, notre approche globale et holistique et résolument féministe! Enfin, parce que nous croyons que les services d’IG devraient aussi tenir compte des réalités des personnes trans et non binaires. Et pourquoi ne pas préférer le terme « patientes »? Parce qu’a priori les personnes requérantes ne sont pas malades et la grossesse reste d’abord un événement physiologique.

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