Au Québec, on estime à 23 000 le nombre de grossesses interrompues par année, ce qui représente environ une grossesse sur quatre. Bien que le Québec compte la moitié de toutes les cliniques où l’on pratique des avortements au Canada, ce qui en fait la province où ce service est le plus accessible au pays, la façon d’aborder cet événement de santé reproductive mérite une plus grande attention. Le travail des accompagnantes vise notamment à participer aux efforts d’humanisation des soins au Québec.
« Comme accompagnantes, on est très reconnaissantes du travail des soignants qui sont en place. Je pense que c’est un travail à féliciter. Mais comme tous les soins en biomédecine, on sent qu’il y a des notions à intégrer davantage, comme le choix éclairé : non seulement quelle méthode d’avortement on choisit, mais comment se déroulent les soins » (Mélina Castonguay, sage-femme et première formatrice au Québec en accompagnement à l’IG, Source : Radio-Canada, juin 2019)
L’approche : des choix éclairés au cœur d’un rapport égalitaire partagé
Intrinsèque à la démarche d’accompagnement proposée, le processus de choix éclairés s’inspire de la pratique sage-femme québécoise[1]. En quelques mots, il s’agit de fournir des informations complètes à la personne requérante sur les choix qui s’offrent à elle durant les soins à venir ET de participer au processus décisionnel en offrant une écoute empathique et un apport critique au dialogue instauré. La personne requérante est reconnue comme étant le décideur principal de l’événement en cours et comme étant la personne la mieux placée pour identifier ses besoins et les moyens qui les combleront. Dans ce processus, l’accompagnante joue un rôle d’esprit critique et de partage d’informations justes issues de données probantes. Selon cette approche, le processus décisionnel est alimenté à partir des informations fournies par les deux partenaires de cet échange, soit autant par la personne requérante (qui expose ses préférences, sa situation, ses valeurs, ses croyances, son histoire, ses doutes, etc.) que par l’accompagnante (qui explique au mieux de ses connaissances, tout en respectant ses limites – et sans oublier qu’elle ne se substitue pas aux personnels de la santé –, les méthodes disponibles, leur déroulement et les soins possibles). Il s’agit d’un processus partagé.
[1] Philosophie de la pratique sage-femme adoptée par le Regroupement des sages-femmes du Québec (RSFQ) en 1997.